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2000 ans d’histoire

Montrésor village de légende

La légende de Montrésor

Montrésor, ce nom en lui-même fait rêver, c’est une légende qui nous raconte l’origine du nom et du lieu :

Bien avant Foulques le Noir en un temps reculé
Errant et chevauchant en ces lieux isolés
Un prince nommé Gontran et son bel écuyer
Conduits par leur monture sur la sente du hasard
Vinrent tenter l’aventure vers l’antre d’un lézard
Las de leur chevauchée le roi et son compagnon
Décident de se reposer au pied d’un mamelon
L’écuyer dans le rêve plonge

Il pense à une belle princesse un amour qu’il ne confesse

Et auquel il ne songe car il est sans richesse là est bien sa tristesse.
Mais soudain en s’éveillant
Le chevalier vit se mirer auprès d’un doux ruisselet
Un lézard éblouissant
L’animal qui gambadait près d’eux, allait et venait
Parfois même les chatouillant
Poursuivant le petit lézard malin ils furent conduits à l’or d’un souterrain.
Gontran fit construire avec ce trésor un château qui fut nommé mont trésor.
C’est ainsi que le gentil écuyer vit grâce au lézard son rêve exaucé.
Il devint seigneur de la forteresse et put épouser sa jolie princesse.

Alors si vous croisez un lézard sur les vieux murs de Montrésor, n’hésitez pas à le suivre…

Plus prosaïquement, le domaine relevait naguère du trésorier de la cathédrale Tours. L’appellation était Mons Thesauris au IXème et XIème siècles. le Mont du Trésor…

Histoire de Montrésor

L’histoire de ce village est étroitement associée à celle du château. La première mention d’un seigneur de Montrésor remonte à 887, au moment du transfert à Tours des reliques de Saint-Martin. Les seigneurs se succèdent et font des fondations religieuses : le château possédait une chapelle (aujourd’hui disparue), la Collégiale des Bastarnay (XVIème siècle) ou la chapelle sépulcrale des Branicki (XIXème siècle). Les Montrésoriens s’occupaient des travaux agricoles et du travail de la laine (halle des Cardeux).

Les grandes figures de Montrésor

Foulque Nerra

Comte d’Anjou, la tradition attribue son surnom à son teint sombre. D’autres versions aux violentes brutalités commises pendant ses expéditions. Il fut en guerre contre les bretons, agrandit ses terres en guerroyant en Poitou, s’empare de Tours. Un de ses fidèles, Roger, dit le « Petit-Diable », seigneur de Montrésor, fut récompensé de son attachement au comte par la garde du castrum de Montrichard, récemment fortifié. Sa première épouse est brûlée vive lors de l’incendie d’Angers vers l’an mil, « accidentellement», disent certaines chroniques. Une autre interprétation soutient qu’elle a été brûlée vive car elle n’avait pas pu donner d’héritier mâle. La proche région lui doit l’abbaye de Beaulieu-les-Loches, les forteresses de Loches, Langeais, Montrésor, etc … Redoutant la fureur divine, il s’attachera à multiplier donations pieuses et monuments religieux, ainsi que les pèlerinages, dont un le mènera jusqu’en Terre sainte.
Foulque Nerra

Imbert de Batarnay

Imbert de Batarnay (v. 1438-1523)

De petite noblesse, Imbert devient chambellan de Louis XI, puis conseiller. Il poursuivra cette carrière sous les règnes de Charles VIII, Louis XII, même François Ier. Ces activités lui vaudront d’acquérir une fortune immense pécuniaire et foncière. Vers 1490, il achète le château de Montrésor, où il mourra âgé et malade, après l’avoir transformé en une élégante demeure. On lui doit également la collégiale.

Ce choix de Montrésor, parmi ses multiples possessions, est dû au fait qu’il souhaitait rester proche des hautes personnalités qu’il servait. Or, si Paris était capitale, la vallée de la Loire était la résidence de prédilection des rois.

Il compte dans sa descendance Diane de Poitiers (petite-fille), maîtresse officielle d’Henri II, roi de France et Anne de Joyeuse (arrière-arrière-petit-fils), amiral et mignon d’Henri III, roi de France.

Imbert de Batarnay

Anne de Joyeuse

Anne, Duc de Joyeuse (1560-1587)

Fils de Guillaume de Joyeuse et de Marie de Batarnay, il est comblé de faveurs par le roi Henri III, qui autorise son mariage avec une princesse étrangère. Il reçoit un grand nombre d’honneurs, devient amiral, prend la gouvernance de plusieurs régions, etc … Il sera tué à la bataille de Coutras en 1587 (contre des Huguenots), et est inhumé à Montrésor.

Anne de Joyeuse

Xavier Branicki

Comte Xavier Branicki (1816-1879)

Né dans une grande famille noble polonaise, il commence sa carrière dans l’armée russe. Il la quitte quelques années plus tard pour ne pas être en port-à-faux avec ses idées politiques : il désire en effet une Pologne réunifiée et indépendante. Sentant l’hostilité du Tsar, il réalise la majorité de ses biens en Galicie, et se retrouve à la tête d’une immense fortune. Après un séjour en Italie près de sa sœur, il arrive à Paris où il fréquentera de grands financiers (Rothschild), co-fonde le Crédit foncier, et se lie avec le cousin germain de Napoléon III.

Il achète en 1849 le château de Montrésor, qu’il remaniera profondément, et de très vastes terres alentour. Naturalisé en 1854, il retrouvera l’armée (française cette fois), et participera à la guerre de Crimée, et la bataille de Magenta, ce qui lui vaudra la Légion d’honneur. Résidant plus souvent à Paris qu’à Montrésor, il s’y installera cependant en devenant maire en 1860.

Il mourra lors d’un voyage en Egypte, sans enfant légitime. C’est un frère de Xavier, Constantin, qui héritera de la majorité de la fortune. Les descendants de celui-ci habitent toujours le château de Montrésor.

Xavier Branicki